La dyspraxie touche 5 à 7 % des enfants dans une classe et principalement les garçons. C’est un trouble neurodéveloppemental qui affecte les habiletés gestuelles intentionnelles et apprises. C’est à dire que les gestes auront beau être répétés, ils ne seront jamais automatisés.
La dyspraxie peut également être appelée TDC (Trouble développemental de la coordination)
Les plus grandes répercussions auront lieu dans la vie quotidienne, sociale et scolaire. Il est important de savoir reconnaitre très tôt les signes d’alerte pour accompagner au plus tôt les familles vers les spécialistes et proposer des aménagements adaptés aux besoins des élèves.
Quels sont les signes annonciateurs ? Que faire pour aider nos élèves dyspraxiques dans nos classes, qu’ils soient diagnostiqués ou non ?
Aider l’élève dyspraxique en classe
Pour pouvoir aider un élève dyspraxique il faut dans un 1er temps être capable de repérer les signes d’alerte pour apporter une aide adaptée à ses besoins.
Les principales difficultés de l’élève dyspraxique seront en mathématiques. Il aura par exemple des difficultés à aligner ses chiffres lorsqu’il fait un calcul posé.
La manipulation d’instruments géométriques type équerre, règle, compas pourrait être laborieux.
En EPS il ne sera pas à l’aise avec tout ce qui est jeux de ballons, natation, gestion de son corps dans l’espace.
Dans toutes les matières l’organisation sera difficile, notamment pour se situer dans son cahier ou dans un manuel. Il pourra par exemple sauter un grand nombre de pages dans son cahier sans s’en rendre compte.
Il éprouvera des difficultés pour reproduire une carte, faire des schémas, utiliser un quadrillage …
Pour simplifier le quotidien des élèves dyspraxiques il existe aujourd’hui beaucoup d’outils que l’on peut mettre en place dans nos classes.
On peut croire que c’est en s’entrainant que les élèves y arriveront, mais c’est faux !
Demandez à un myope de lire au tableau tous les jours, il sera toujours autant en difficulté, perdra confiance en lui et sera découragé très rapidement ! Pour tout handicap il doit y avoir des béquilles, indispensables au bien-être de l’élève.
La dyspraxie est un handicap comme tous les autres troubles dys, il est nécessaire, voire indispensable de proposer des outils adaptés à nos enfants.
C’est toute son organisation qu’il va falloir repenser pour soulager l’élève et ainsi lui permettre de rester focus et efficace sur les apprentissages.
Les outils pour la gestion de classe
Un élève dypraxique aura tendance à s’éparpiller et être désorganisé. Sa case ne ressemblera plus à rien, il y aura des feuilles dispersées, froissées, déchirées.
Bref, sans une organisation sur-mesure c’est l’arrachage de cheveux assuré !
Alors voici mes petits conseils d’enseignante pour garder patience 🤭
1- Des supports adaptés
On oubliera les classeurs, les lutins, et autres supports qui utilisent des compétences d’organisation et de manipulation. On privilégiera les cahiers avec des feuilles polycopiées à coller. On pourra désigner un tuteur qui aidera cet élève à coller dans son cahier.
2- Des couleurs, encore des couleurs
Eh oui, ce sont de très bon repères visuels ! L’idéal est d’avoir une couleur par matière, et un emploi du temps qui reprend les couleurs des matières. Ainsi on lui facilitera son organisation et le repérage sera beaucoup plus rapide. Envolés les “Maitresse je ne trouve plus mon cahier ” 😋
3- Un casier réservé
La case de nos élèves est souvent bien trop petite pour caser tout leur matériel. Soyez sûrs que la case de l’élève dyspraxique débordera et tout le contenu tombera dès qu’il voudra retirer un cahier !
Pour y remédier on lui réservera une place spéciale pour ranger toutes ses affaires. un coin en fond de classe, un étagère rien que pour lui etc…
4- L’écriture
Quand un élève a une dyspraxie il y a forcément derrière une dysgraphie. 🤷♀️
L’écriture pourra donc être laborieuse, fatigante, illisible.
Le stylo à bille ou le stylo plume n’est pas le meilleur ami de nos élèves dypraxiques/dysgraphiques.
Proposez-lui un stylo à encre fluide de type frixion effaçable.
On privilégiera alors les photocopies pour limiter la copie. Tous les supports devront avoir au moins un format A4.
Les outils géométriques
a) L’Eker
Vous l’aurez deviné, cet outil permet de remplacer l’équerre, si difficile à manipuler pour les élèves mais surtout pour les élèves dyspraxiques ! Essayer c’est l’approuver ! 😊
b) Bullseye
Cet outil permet de tracer des cercles avec une grande précision. L’élève a seulement à exercer une pression sur l’outil et déplacer le bullseye avec son crayon.
c) La gomme GRIFFIX
Cette gomme est plus facile à manipuler grâce à l’emplacement des doigts prévu. Avec une gomme classique, l’élève dyspraxique a tendance à avoir une pression trop forte sur la feuille ce qui va très souvent l’amener à froisser ou à déchirer sa feuille.
c) La règle Kidy Grip
Cette règle est antidérapante et va permettre à l élève d’être plus précis et moins crispé pour souligner un titre ou relier des points. Terminées les traits de crayon qui dérapent !
d) La paire de ciseaux KOOPY
Cette paire de ciseau est munie d’un ressort qui facilite l’ouverture du ciseau. Ainsi l’élève découpera avec plus de précision et se fatiguera moins lors de la manipulation de l’objet.
Aider l’enfant dypraxique dans l’apprentissage de la vie quotidienne
Très tôt certains gestes de la vie quotidienne devront vous alerter.
L’enfant en maternelle ne saura pas s’habiller tout seul. Plus grand il ne saura toujours pas faire ses lacets. Il pourra avoir une attitude non chalante dûe à une hypotonicité (l’élève shamallow).
Il aura des difficultés à se mouvoir, il ne sera pas à l’aise en sport, en expression corporelle.
Il aura également du mal à se situer dans l’espace étant donné qu’il a déjà du mal à situer son corps. D’ailleurs il se cogne fréquemment, peut tomber de sa chaise. C’est l’élève qui aura vite l’étiquette de “maladroit”.
Evidemment tous ces signes ne sont pas présents chez tous les élèves dyspraxiques. Chaque dyspraxie est différente, et un bilan par un ergothérapaeute ou psychomotricien validera ou non le diagnostic.
Le rapport au temps
Dans la vie quotidienne, un enfant dyspraxique aura des difficultés à se repérer dans le temps, à identifier les jours de la semaine. Les temps de rituels sont indispensables pour ces élèves. On verbalisera chaque jour le temps qui passe, ce qui s’est passé avant, ce qui se passe maintenant ce qui se passera après.
Les rituels doivent se poursuivre aussi en élémentaire, ils permettront à l’élève de structurer sa journée et d’avoir une visibilité sur le temps qui passe.
L’accompagnement parental
Accompagner le parent vers le diagnostic ou dans la mise en place d’outils pour la maison est essentiel.
Le dialogue et la communication doivent être privilegiés.
Il ne faut pas oublier que ce sont eux qui connaissent le mieux leur enfant, ils pourront nous apporter des connaissances nécessaires.
En tant que professionnel on reste bienveillant et sans affirmation quelconque de diagnostic. Le mot “dyspraxie” peut effrayer et même si nous avons repéré différents signes d’alerte, ce n’est pas à nous, enseignants, d’employer ce mot qui aura forcément des conséquences sur la vie de l’élève et du parent.
Ce temps d’entretien est nécessaire pour obtenir des informations supplémentaires sur le quotidien de l’enfant et c’est en travaillant main dans la main, que l’on parviendra à faire progresser l’élève et développer chez lui un sentiment d’efficacité personnelle nécessaire pour son parcours scolaire.
Tous les outils présentés pour la classe peuvent être proposés aux parents, à adapter pour la maison.
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Qui suis-je?
Je suis Déborah,
⎪Coach scolaire - Soutien à la parentalité -
Spécialisée dans les troubles dys-tdah⎪
J'accompagne les mamans à aider leur enfant dys-tdah en difficulté à remotiver son enfant à apprendre et éviter l'échec scolaire